lundi 18 février 2013

Premiers jours à Yaoundé (les photos viendront plus tard)


Les trois rois mages et leur saumon
Florian, Romain et moi avons atterri à l'aéroport de Yaoundé mercredi 6 Février après un vol luxueux puisque nous avions été surclassés en classe affaire (qui comprend foie gras au menu, champagne-que nous n'avons pas pris- etc). L'arrivée fut un peu confuse car nous ne savions pas combien de personnes devaient venir nous chercher, en l’occurrence une seule, mais il était entouré de plusieurs autres qui espéraient obtenir une rémunération en portant nos bagages. Nous ne nous en sommes pas trop mal sortis et après une heure de route nous étions arrivés à l'endroit où se trouvaient nos chambres, rustiques mais propres

Vue de nos chambres à Youndé

Les premiers jours furent passés à se familiariser avec notre nouvel environnement. Comme nous étions arrivés de nuit nous avons découvert les paysages le lendemain matin et nous avons eu l'agréable surprise de constater que la capitale est entourée de montagnes et plutôt verdoyante. Florian et Romain qui sont déjà allés à Dakar ont pu constater la différence entre l'aridité du Sénégal et la nature luxuriante que l'on trouve à Yaoundé.




Nous avons commencé à percevoir le fonctionnement des choses, ou plutôt l'absence de fonctionnement dans certains cas. Les deux plus frappants sont la saleté et la conduite. La première est partout car il n'y a quasiment pas de poubelles et les gens sont de toute façon habitués à tout jeter par terre. Ce qui fait qu'il y a des ordures partout, y compris au milieu des cultures. C'est très choquant pour les européens que nous sommes, éduqués depuis notre enfance à ne rien jeter par terre et habitués au recyclage. Pourtant, d'après Florian, Yaoundé est relativement propre en comparaison au Sénégal.


Quant à la conduite c'est également quelque chose d'assez déroutant (pour ne pas dire effrayant). Yaoundé est une très grande ville (on nous a dit 5 millions d'habitants), très étendue et il n'y a pas de transports en commun, tous les déplacements se font en taxi. Ces derniers, jaunes pour les officiels et n'importe quelle voiture pour les clandestins, ont la particularité d'être dans un état particulièrement piteux. Mais cela n'empêche pas de les rentabiliser au maximum et généralement il faut être 4 à l'arrière et 2 sur le siège avant. Sur la route il n'y a absolument aucune règle, l'idée étant de forcer le passage à la moindre intersection et ce à grand renfort de klaxon, de dépasser tout engin jugé trop lent par le conducteur (quitte à rouler à gauche) et de zigzager entre les trous. En effet, à part dans le centre de Yaoundé, beaucoup de routes ne sont pas goudronnées et pleines de nid de poule. A tout cela se rajoute les gens à pied le long des routes, ceux qui traversent au milieu des voitures (tout le monde est obligé de faire cela car ce ne sont pas les voitures qui vont courtoisement s'arrêter d'elles même), ceux qui poussent des charrettes, brouettes et autres objets non identifiés. Bref, c'est un bazar assez incroyable à côté duquel le périphérique parisien passe pour une promenade de santé. Nous avons également testé la moto taxi, qui permet de vivre tout cela d'encore plus près en ayant l'avantage d'être à l'air libre mais aussi l'inconvénient de respirer toute la poussière de la route (que mes poumons n'ont guère apprécié). Les premiers déplacement furent, on l'aura compris, épiques !

De manière générale tous nos sens ont été énormément sollicités les premiers jours car le mode de vie est très différent de ce que nous connaissons. Tout le monde vit dehors, tout semble se passer sur les bord des routes, cela fourmille d'activité, il y a beaucoup de bruit (les gens parlent fort, où que l'on soit on entend de la musique presque nuit et jour). De tant à autre lorsque nous déambulions les gens nous dévisageaient ou nous étions apostrophé d'un « hé les blancs! » mais ce n'était pas si fréquent et on ne peut pas dire que les gens aient été désagréables avec nous. Nous n'avons pas eu l'impression qu'ils cherchaient à nous arnaquer, sauf la personne qui était en charge de nous depuis le début et qui n'a pas hésité à se prélever une petite « commission » sur le taux de change et inventer des frais d'entretien imaginaires (que nous avons refusé de payer).


Côté nourriture, nous avons gouté et aimé la banane plantain. Nous avons également découvert un plat typique, le Ndole, qui est une mixture de plantes amères (elles sont cuites plusieurs fois pour enlever l'amertume) qui accompagne la viande, le poisson ou le riz. En raison du goût prononcé les avis sont partagés, certains adorent d'autres n'ont pas été emballés (ou leur intestins ne l'ont pas été-nous ne mentionnerons pas les noms). Enfin mention spéciale aux ananas qui sont sucrés et juteux à souhait !


Nous sommes allés chercher Lucie et Frédérique à l'aéroport samedi soir. Ce fut l'occasion d'assister à un événement intriguant : une cohorte de femme habillées en boubous blancs avec des inscriptions « La sainte face du Christ » sont arrivées  en chantant. Nous pensions quelles venaient accueillir le corps d'un défunt mais nous nous sommes rendu compte de notre méprise au moment de l'arrivée des passagers : il s'agissait de venir voir et toucher le « saint suaire », ce qui a provoqué une belle émeute !


Nous sommes partis lundi matin à Dschang (d'où je poste ce message) et vous saurez les péripéties qui nous sont arrivées dans le prochain article.


A bientôt (si la connexion internet- très aléatoire ici le permet) !



Vue de Yaoundé depuis une colline alentour
Aperçu de la végétation

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