dimanche 3 mars 2013

Arrivée à Dschang de l'équipe parisienne


Le départ fut donné pour se rendre à Dschang, la ville dans laquelle nous passerons au moins les quatre prochains mois. Le voyage s'effectue en bus, nous nous rendons donc dans une gare routière improvisée, c'est-à-dire un trottoir au bord d'une route bien fréquentée. Le départ est prévu pour neuf heures...enfin était initialement prévue pour neuf heures !

La longue attente dans le bus
Nous attendons le départ assis dans le bus, en train de déguster des pâtisseries et des sandwichs dénichés dans une boulangerie dans laquelle travaillent des amis de Lydia (le hasard fait quand même très bien les choses). Nous finissons par comprendre que les bus ne partent en fait qu'une fois plein ou plutôt plein à craquer !

Je vous laisse donc tenter d'imaginer une attente de quatre heures dans une chaleur étouffante (le bus ne roulant pas) avec des petits vendeurs qui passent et repassent pour vous vendre tout et n'importe quoi et surtout n'importe quoi : brosse à dents, bijoux et montres, bonbons, mouchoirs en papier, fruits, pain, boissons diverses et variées, sacs, gâteaux etc. etc.
Vers 13 heures enfin le bus semble bien vouloir partir. Nous prenons encore quelques passagers à la station service qui s'installeront dans les escaliers, derrière la porte arrière du bus juste à côté de moi...enfin un peu sur moi aussi ! Une fois le bus lancé à toute allure sur la route, le vent s'engouffre par les fenêtres et permet aux voyageurs de transpirer un peu moins. Durant le trajet, nous avons un vendeur ambulant qui tente de vendre différentes graines aux vertus médicinales comme la guérison.....des hémorroïdes.


Beaucoup de valises ? Nooon, pas du tout !

Nous arrivons enfin à Dschang vers 18 heures. Mme Avana, la responsable du master vient nous chercher. Le chargement des bagages et des étudiants fut assez épique vu la montagne de valises ! Une fois tout ce petit monde entré, nous partons pour la mini-cité Kenfack-Pauline où nous allons résider.

Nous savions tous très bien qu'il ne fallait pas nous attendre à un palace cinq étoiles, mais même selon les normes camerounaises (attestées par Laura quelques jours plus tard) les lieux étaient sales. Le premier appartement visité, choisi par Romain, avait déjà quelques habitants, dont un cafard qui s'est carapaté à l'ouverture de la porte. Personne à part Romain ne connut réellement l'état des lieux initiaux (le ménage fut miraculeusement fait trois jours après sans qu'on puisse observer par nous-mêmes les dires de Romain). Fred et moi-même prirent les suivants, c'est très sale aussi et je ne vous raconte pas l'état de mon matelas et du sol sous le sommier.
Entre temps, Romain changea d'appartement et choisit le suivant. Outre le problème de saleté propre à chaque studio, sa fenêtre ne ferme pas car les fenêtres ne sont pas aux mêmes dimensions que le cadre (5-10 cm de trop en largeur...). Lydia hérite du studio le plus grand mais aussi d'une accueillante odeur d’égout tout comme Florian qui se réfugia dans le dernier studio occupé par Oriane.
On apprend qu'il y a une coupure d'eau depuis plusieurs semaines donc pas d'eau pour se laver ou juste pour tirer la chasse cette nuit (à préciser qu'il n'y a déjà pas d'eau dans les cuvettes). On nous dépanne de quelques bidons, histoire qu'on est quand même quelque chose à notre arrivée.

La responsable nous emmène dîner au restaurant de l'alliance française où un excellent repas nous remonte le moral : viande de zébu, frites, bananes plantains fris, poulets...


Emincé de zébu et bananes plantains tapées !

Un bon dîner, rien de tel pour remonter le moral !
Nous repartons ensuite nous coucher, à savoir que les fameux draps compris dans le contrat ne sont pas là. Vive le tapis de sol par dessus le matelas !

Vu l'état global, nous sommes tous un peu surpris que personne n'eut l'idée de vérifier ces studios avant de nous les proposer...


Le lendemain matin, beaucoup furent réveillés par le lever très précoce des voisins. Au menu : cris et pleurs d'enfants (plusieurs familles vivent au rez-de-chaussée), musique et conversations très fortes, choral des coqs amicaux de quartier. On sent qu'il va falloir s'habituer au bruit omniprésent, surtout que la résidence étant en « U », tous les sons résonnent et le bruit passe très bien par la tuyauterie (je peux presque suivre une conversation chez Fred depuis mon appartement en me mettant dans la salle d'eau).


Le grand ménage commence à Kenfack !
Nous partons en courant chercher de quoi faire le ménage et vite ! Enfin, Florian et Oriane auraient bien aimés partir aussi vite s'ils n'étaient pas restés coincés dans le studio au réveil. La porte ne s'ouvrait plus et des voisins costauds sont venus à la rescousse pour sortir nos deux jeunes étudiants. Après avoir donc fuit dans l'appartement d'Oriane, Florian retourne dans le sien où l'odeur semble passée. Il est suivi de près par Oriane qui restera dans le studio de Flo plusieurs nuits, le temps qu'un serrurier arrive. Romain profita de sa venue pour faire réparer sa porte qui, elle, ne voulait plus se fermer !


Ce qu'il y avait sous mon lit, oui c'est un emballage de capote !

Un bataillon de serpillières, balais, seaux arrivent bientôt à Kenfack. La javel est de la partie et s'en donne à cœur joie ! Les studios deviennent vivables. Vient rapidement le problème de l'eau : il faut se ravitailler dans le quartier voisin et donc porter des bidons de vingt litres sur les épaules dans une montée qui paraît interminable. C'est faisable bien sûr mais on prie pour que la situation ne dure pas. On apprend aussi qu'il n'y a jamais eu l'eau courante dans la résidence, que les robinets et douche sont là pour la décoration et n'ont jamais servi. Si on nous avait prévenu on aurait anticipé, sauf que dans le contrat on a payé l'eau courante pour l'année déjà ! Bref, on a vraiment l'impression qu'on se moque de nous sur ce coup là.

Expédition ravitaillement en eau

Cependant, nos envies de ménage ont été stoppées par l'heure fatidique de la cérémonie des vœux au recteur de l'université de Dchang. On s'habille bien et partons dans la mercedes rouge de Mme Avana en direction du « sommet » (colline où se trouve une partie du campus). Un grand amphi nous attend et la cérémonie commence. Les étudiants ayant validé leurs diplômes avec mention sont nommés et ceux-ci montent sur l'estrade pour serrer la main du recteur et lui souhaiter leurs vœux et une bonne année. Pendant plusieurs heures nous regardons les enseignants promus ainsi que tous les départements passer. Chaque équipe vient avec des cadeaux, parfois énorme, et salue le recteur sous le flash des photographes. A la fin de la cérémonie vient notre tour, Mme Avana insistant pour présenter les étudiants Français à l'ensemble de l'université, bien que les Belges ne soient pas encore là.

Un des nombreux cadeaux offert au recteur (Monsieur debout en bleu)


Au fond, la montagne de cadeaux

A l'heure actuelle, la majorité du matériel manquant est enfin là et le plus gros des problème est passé. On attend cependant depuis deux semaines que le magasin (sorte de pièce à débarras) soit libéré pour nous faire une cuisine commune. Elle est offerte par l'agent immobilier en compensation des désagréments à notre arrivée, même si bien sûr, le responsable de la résidence a tenté de nous le louer dans le dos de l'agent immobilier...Ce magasin est aussi censé servir de lieu de dépôt des citernes d'eau censées remplacer l'eau courante. Au niveau de l'eau c'est quand même déjà mieux, on a plus de bidons et de seaux pour faire des stocks quand l'eau arrive à la citerne commune de la résidence (soit une à deux fois par semaine).



1 commentaire:

Marylou Jo a dit…

merci pour toutes ces photos et infos ! Marie-Hélène

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